Des profondeurs de l’océan au sang qui coule dans nos veines, le plastique est omniprésent dans notre monde. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année, dont la moitié est destinée à des applications à usage unique. Plutôt que de reconnaître et de remédier aux dommages qu’il a causés, l’industrie pétrochimique, dont les marges bénéficiaires sont sous la pression des énergies renouvelables, fait pression pour augmenter sa production. La Journée mondiale de l’environnement 2025 met en lumière l’ampleur de la pollution plastique mondiale et ses effets dévastateurs sur l’écosystème et la santé publique. Elle rappelle également l’ampleur de la triple crise planétaire que constituent le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution, qui constituent non seulement une urgence environnementale, mais aussi une urgence en matière de droits humains.
Dans un monde où les populations sont déjà confrontées aux conséquences quotidiennes de ces crises, les Nations unies ont clairement pris conscience des enjeux environnementaux ces dernières années. La reconnaissance d’un environnement sain comme droit humain et la création d’un rapporteur spécial sur le changement climatique – deux décisions défendues par Franciscans International – ne sont que deux exemples de la réponse des États membres de l’ONU aux appels lancés par la base. Cependant, la dure réalité est que le temps presse. Face à un scénario de plus en plus sombre en matière de catastrophe climatique et environnementale, nous avons besoin que les États rompent avec leurs pratiques passées et agissent, et nous avons besoin qu’ils agissent maintenant.
Une première étape cruciale consiste à rejeter l’emprise des entreprises sur les processus internationaux, en particulier dans les forums des Nations unies. Plus de 1 700 lobbyistes du secteur des énergies fossiles ont participé à la Conférence des Nations unies sur le climat de 2024 en Azerbaïdjan (COP29), contre 1 033 délégués représentant les dix pays les plus vulnérables au changement climatique. Lors des négociations de cette année sur un projet de traité mondial sur le plastique, les lobbyistes des industries des combustibles fossiles et des produits chimiques devraient former la plus grande délégation. Les organisations non gouvernementales soutenues par des intérêts commerciaux ont également travaillé de manière structurelle pour saper les efforts de l’ONU visant à réglementer les entreprises transnationales en vertu du droit international des droits humains. À une époque où la richesse d’une seule entreprise peut éclipser l’économie de nations entières, les États ont la responsabilité de préserver les espaces destinés à limiter leurs activités nuisibles.
Une deuxième étape consiste à ne pas répéter les crimes du passé, ni à poursuivre les violations des droits humains dans notre recherche et notre utilisation des ressources. Alors que les États et les institutions adoptent le langage de la « transition juste », la recherche des ressources nécessaires reproduit souvent les anciens modèles d’exploitation et de colonisation sous un nouveau label vert. Au Brésil, pour ne citer qu’un exemple, nos partenaires tirent la sonnette d’alarme concernant des projets d’extraction accélérés au nom de l’énergie propre, sans tenir compte des risques environnementaux et sans consulter ni obtenir le consentement libre, préalable et éclairé des communautés autochtones. La demande croissante de cobalt, de nickel et d’autres minéraux essentiels étend désormais cette menace aux fonds marins.
L’exploitation minière en eaux profondes est présentée comme nécessaire à une « économie verte », mais les recherches scientifiques mettent de plus en plus en garde contre les conséquences néfastes et inconnues qu’elle pourrait avoir sur la biodiversité marine fragile des grands fonds et sur l’écosystème océanique, notamment sur les éléments qui jouent un rôle crucial dans l’absorption du dioxyde de carbone atmosphérique. Conscients de ces risques, 33 États soutiennent désormais un moratoire, une pause préventive ou une interdiction de l’exploitation minière en eaux profondes, dans le cadre d’une initiative qui devrait être largement soutenue.
Enfin, l’intersection entre les industries extractives, les dommages environnementaux et les conflits ne peut être ignorée. Un exemple clair en est donné par le travail des Franciscains au Mozambique, où l’exploitation du gaz naturel dans la province de Cabo Delgado a créé un cercle vicieux de violence, de dégradation de l’environnement et de déplacements, créant un contexte propice aux violations des droits humains. La dégradation de l’environnement alimente non seulement les conflits, mais en est également une conséquence directe. Outre son coût humain dévastateur, une étude récente a révélé que l’empreinte carbone du génocide perpétré contre les Palestiniens à Gaza depuis plus de 18 mois est supérieure aux émissions annuelles de cent pays.
À l’occasion du 800e anniversaire du Cantique des créatures cette année, Franciscans International intensifie ses efforts en faveur de la justice environnementale et climatique à l’approche de la COP30 au Brésil. Nous sommes rejoints à travers le monde par des individus et des communautés qui réclament des mesures audacieuses, significatives et immédiates. L’élan nécessaire pour faire face à la triple crise planétaire ne peut reposer uniquement sur les efforts des individus : les États doivent aller au-delà des discours et du greenwashing et prendre des mesures concrètes pour faire face à la situation dramatique à laquelle nous sommes tous confrontés. Il est impératif de mettre fin au statu quo, qui consiste notamment à laisser les intérêts des entreprises et des individus primer sur ceux des populations et de la planète.
Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.