Au cours des deux prochaines semaines, 140 dirigeants mondiaux et plus de 70 000 autres délégués, allant des chefs religieux aux lobbyistes d’entreprise, sont attendus à Dubaï, dans les Émirats arabes unis (EAU), pour la Conférence de l’ONU sur le climat. Ils y évalueront les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris de 2015. L’urgence est claire : la COP28 a été précédée de plusieurs rapports scientifiques dont les conclusions sont à la fois de plus en plus pressantes et, malheureusement, ignorées.
La fenêtre permettant de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius se referme rapidement et nécessiterait des interventions radicales. Dans l’état actuel des choses, même en tenant pleinement les promesses déjà faites par les gouvernements de réduire les émissions, les températures augmenteront encore de 2,5 degrés par rapport aux niveaux préindustriels.
Fait inquiétant, les conférences de l’ONU sur le climat sont elles-mêmes de plus en plus critiquées, car elles offrent aux pollueurs une plateforme pour procéder à un « écoblanchiment » de leurs activités. La COP27 a été marquée par une « explosion » de lobbyistes d’entreprise. Les inquiétudes concernant la « mainmise des entreprises » sur les conférences font écho à celles d’autres processus de l’ONU, tels que les négociations en cours sur un traité relatif aux sociétés transnationales. Lors de la COP27 également, les autorités égyptiennes ont imposé de sévères restrictions à la société civile, menaçant de priver les délibérations de nombreuses voix critiques émanant des communautés concernées.
La COP28 est confrontée à des questions similaires concernant sa légitimité après que les Émirats arabes unis ont choisi le PDG de leur compagnie pétrolière publique comme président de la conférence. Cela signifie que les négociations sur l’abandon progressif de l’utilisation des combustibles fossiles seront désormais menées par un dirigeant pétrolier dont l’entreprise utiliserait la COP28 comme une occasion de promouvoir de nouveaux accords pétroliers. Pendant ce temps, conscients des restrictions sévères de l’espace civique aux Émirats arabes unis, les militants pour le climat ont exprimé leurs craintes d’être surveillés et détenus pendant la conférence.
L’expression « maintenant ou jamais » est devenue un cliché dans le monde du plaidoyer, mais elle reste pourtant vraie dans de nombreux cas – et de façon plus pertinente encore en ce qui concerne le changement climatique. Nous manquons de temps pour agir sur le climat et avons déjà atteint certains points de basculement, ce qui implique désormais de manière inévitable des impacts négatifs du climat sur les être humains et la planète. Pourtant, chaque jour où nous agissons, nous pouvons prévenir davantage de dégâts futurs.
Les principaux enjeux de la COP
Malgré ses lacunes, l’Accord de Paris offre toujours l’un des cadres internationaux les plus solides pour contraindre les États à agir. Dans ce contexte, Franciscans International suivra de près les développements suivants à la COP28 :
- La conférence comprendra le premier Bilan Mondial (GTS), grâce auquel les pays et les autres parties prenantes évalueront les progrès réalisés en matière de réduction des émissions sur la base des engagements nationaux qu’ils ont pris à la suite de l’Accord de Paris. Ils identifieront aussi les domaines dans lesquels ils ont pris du retard. Bien qu’il soit clair que nous sommes tristement loin du compte pour maintenir les températures moyennes mondiales « bien en dessous de 2°C », le GTS peut être mis à profit pour rehausser l’ambition de la prochaine série de plans d’action nationaux, qui doivent être mis en œuvre en 2025.
- Les délégués des États sont également censés prendre une décision sur la sortie totale des énergies fossiles (phase out) ou sur une simple réduction progressive de leur utilisation (phase down). L’extraction continue de gaz, de pétrole et de charbon par les entreprises ne nuit pas seulement à notre planète, elle a également un impact négatif sur toute une série de droits humains, notamment le droit à la santé et le droit à un environnement propre, sain et durable. La décision de sortir des énergies fossiles est essentielle pour protéger à la fois notre maison commune et nos droits humains.
- Les négociations sur un fonds de pertes et préjudices devraient être conclues lors de la COP28. Grâce à ce mécanisme, les pays riches – historiquement responsables de la plupart des émissions – devraient apporter un soutien financier aux pays pauvres afin d’atténuer les dommages de la crise climatique et de faciliter la sortie des énergies fossiles. Un mécanisme équitable et efficace sera essentiel pour s’assurer que personne n’est laissé pour compte.
- Pour la toute première fois, la Conférence de l’ONU sur le climat comportera un pavillon de la foi, ce qui ressert plus encore les liens entre l’ONU et les communautés religieuses sur les questions climatiques. Bien que le pape François ait été contraint d’annuler sa visite pour des raisons de santé, l’archevêque anglican Julio se joindront à d’autres leaders religieux, soulignant que la justice climatique n’est pas seulement une question politique et de droits humains, mais aussi un impératif moral et spirituel.
La COP28 coïncide également avec le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le 10 décembre. Plus tard dans la semaine, le 15 décembre, le prestigieux Prix des droits de l’homme des Nations unies sera décerné à une coalition internationale d’organisations de la société civile dont fait partie FI pour son rôle dans la défense de la reconnaissance du droit à un environnement sain – un rappel pertinent que les questions environnementales sont aussi des questions de droits de l’homme. En reconnaissant ce droit, l’Assemblée générale des Nations unies a jeté les bases d’une approche de l’action globale fondée sur les droits.
Alors que les délégués se réunissent à la COP28, ils doivent mesurer l’importance du moment et enfin remplir leurs obligations en vertu du droit international. Ils doivent savoir que le monde les observe et qu’il n’y a pas d’autre option que de décider d’actions urgentes et inclusives. Pour reprendre les mots du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres : » Nous avons le choix. Action collective ou suicide collectif. C’est entre nos mains ».
Où nous trouver pendant la COP28 :
Rassemblement interreligieux de Talanoa
30 novembre – 12:30 CET)
En nous inspirant d’une forme traditionnelle de dialogue du peuple autochtone des Fidji pour résoudre les problèmes au sein de leur communauté, nous nous rencontrerons pour échanger à propos de nos initiatives, nos préoccupations et nos espoirs dans notre travail pour la justice climatique. Pour en savoir plus sur l’événement et participer à la retransmission en direct, c’est ici.
Le droit à un environnement sain – Et maintenant ?
(1er décembre – 13:45 CET)
Au cours d’un événement de haut niveau qui sera ouvert par le président de la Slovénie, nous explorerons comment le droit à un environnement sain peut être intégré, mis en œuvre et codifié par la communauté climatique internationale. Vous pouvez suivre la retransmission en direct ici.
Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.