Les enfants nés aujourd’hui grandiront dans un monde où les anciennes certitudes ne sont plus d’actualité. L’apparition rapide des multiples crises environnementales qui ont commencé avec les générations précédentes signifie qu’ils seront confrontés à des défis profonds et uniques dans notre histoire. Pour faire face à ces problèmes, il est essentiel que les Nations unies reconnaissent l’importance de la voix des jeunes et prennent en compte les intérêts des générations futures, en particulier ceux des représentants des peuples autochtones.
De nombreux jeunes autochtones ressentent cette incertitude de manière encore plus aiguë : ils sont nés dans une situation où leur identité, leur culture, leur langue, leurs terres et leurs connaissances traditionnelles sont menacées depuis des générations et, dans certains cas, sont sur le point de disparaître. Il est donc tout à fait approprié que le thème de la Journée internationale des peuples autochtones de cette année reconnaisse les jeunes comme des agents de changement pour l’autodétermination.
Nous voyons déjà cette nouvelle génération laisser sa marque. Au Guatemala, Franciscans International soutient de jeunes militants autochtones qui ont joué un rôle de premier plan dans la préservation de leurs rivières sacrées – et donc des moyens de subsistance de leurs communautés – contre la destruction par les activités commerciales. Dans certaines communautés des Îles Salomon, les jeunes ont détourné leurs aînés de la tentation de tirer profit des contrats d’exploitation forestière, optant plutôt pour des crédits carbone afin de préserver la forêt tout en générerant des revenus. Ces efforts méritent notre soutien. Toutefois, nous ne pouvons pas nous tourner vers l’avenir sans tirer les leçons de notre passé.
Cette année marque également le 500e anniversaire de l’arrivée au Mexique des « Douze Franciscains », un premier groupe de missionnaires sollicités par Hernán Cortés. Ils ont en partie jeté les bases des sœurs et des frères qui travaillent aujourd’hui à soutenir les personnes en marge de la société, qu’il s’agisse de celles qui vivent dans l’extrême pauvreté, qui sont déplacées ou qui appartiennent à des communautés autochtones. Cependant, nous devons également reconnaître et aborder la réalité selon laquelle certains Franciscains ont participé à l’oppression et à la destruction infligées à de nombreux peuples autochtones.
Les excuses présentées par le pape François en 2022 aux Premières Nations du Canada font partie des étapes importantes de ce processus. La répudiation, au début de cette année, de la « doctrine de la découverte », est un autre symbole important de la réconciliation avec le passé: cette doctrine avait permis pendant des siècles aux explorateurs de coloniser et de revendiquer des terres au nom de leur souverain si elles n’étaient pas peuplées de chrétiens, ainsi que l’exploitation des ressources par des entités étrangères, ce qui, dans certains cas, se poursuit encore aujourd’hui. Dans cette optique, nous devons tenir compte de l’appel du pape à approcher les peuples autochtones « sur la pointe des pieds, en respectant leur histoire, leur culture et leur mode de vie », et réfléchir à la manière de remédier à ces injustices historiques qui leur ont été infligées.
Aux Nations unies, faire partie de ce processus implique de renforcer l’autonomie des peuples autochtones et d’amplifier leurs voix, plutôt que de parler à leur place. À cette fin, FI aide les défenseurs des droits humains à s’engager dans différents mécanismes de l’ONU, par exemple pour mieux protéger leur droit au consentement préalable, libre et éclairé – un droit qui permet aux peuples autochtones de donner ou de refuser leur consentement à des projets commerciaux susceptibles de les affecter, eux, leurs terres ou leurs ressources. Récemment, nous avons également axé notre travail sur la poursuite de la mise en œuvre du droit à un environnement sain, récemment reconnu, notamment par l’utilisation des connaissances traditionnelles détenues par les peuples autochtones en tant que gardiens d’une grande partie de la biodiversité restante dans le monde.
Plus généralement, cela signifie qu’il faut ouvrir davantage les espaces de l’ONU à une participation substantielle et significative des jeunes, allant au-delà des discussions ou des nominations symboliques. Les problèmes de l’avenir sont là : les générations futures doivent jouer un rôle dans l’élaboration des solutions. Forts des leçons du passé, les jeunes autochtones peuvent en effet être les agents du changement dont nous avons besoin – il nous appartient de les servir et de les aider à remplir ce rôle.
Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.