Le 21 septembre 2016, des hommes armés – dont certains portaient des uniformes les identifiant comme des membres de l’agence philippine de lutte contre la drogue – se sont arrêtés devant la maison d’Amelia Santos. « Je ne peux pas oublier la douleur que j’ai ressentie en me rappelant ce jour-là. C’était comme dans un film », dit-elle. Les hommes armés sont entrés dans le quartier et ont commencé à tirer. « J’ai ensuite vu mon mari allongé sur une table, le visage et le corps couverts de boue et de sang […] À ce moment-là, j’ai su que je devais être forte ». Par la suite, elle a appris que son mari avait été abattu de 28 balles. 

Il faisait partie des milliers de personnes tuées de manière extrajudiciaire dans le cadre de la brutale « guerre contre la drogue » menée aux Philippines par l’ancien président Duterte. Alors que le gouvernement admet qu’il y a environ 6 000 victimes, les organisations de la société civile ont documenté plus de 30 000 cas. Les meurtres se sont poursuivis malgré les promesses faites par une nouvelle administration qui a pris le pouvoir en 2022. Pour les victimes et leurs familles, qui appartiennent de manière disproportionnée à des communautés pauvres et marginalisées, il n’y a guère d’espoir de trouver justice auprès des tribunaux philippins. 

Ils se sont donc tournés vers les Nations unies, appelant le Conseil des droits de l’homme à soutenir les enquêtes susceptibles de déboucher sur l’obligation de rendre des comptes. Franciscans International, qui travaille en étroite collaboration avec les sœurs et les frères qui soutiennent les victimes aux Philippines, a été l’une des organisations à offrir une plateforme aux membres des familles. Ces expériences de première main sont également essentielles pour apporter un point de vue critique sur des initiatives telles que le programme conjoint des Nations unies sur les droits de l’homme, qui n’ont pas réussi jusqu’à présent à lutter efficacement contre les violations des droits de l’homme dans le pays. 

« Nous avons soif de justice. Nous vous demandons de nous aider à obtenir justice et à faire en sorte que la guerre contre la drogue ne soit pas oubliée. Votre soutien nous donnera un nouvel espoir – à nous qui luttons pour que justice soit rendue à nos proches », a déclaré Mme Santos lors d’un événement parallèle au Conseil des droits de l’homme. « Nous espérons et prions pour que vous vous joigniez à nous en nous donnant de la valeur. 

La « guerre contre la drogue » n’est qu’un des nombreux problèmes de droits de l’homme auxquels sont confrontés les Philippins. C’est pourquoi, en septembre 2022, FI s’est rendu dans le pays pour dresser une carte des défis actuels et organiser un atelier afin que les Franciscains et leurs partenaires puissent continuer à porter efficacement ces problèmes devant les Nations unies. 

Au cours de cette visite, l’une des principales préoccupations identifiées par les Franciscains était les dommages causés par des industries telles que l’exploitation minière et l’énergie géothermique. Bien qu’ils constituent ostensiblement une voie vers le développement, ces projets ont un impact dévastateur sur l’environnement. La faiblesse des réglementations et de la surveillance, combinée à la corruption, contribue à une protection insuffisante des communautés touchées. Ces projets aggravent également les effets déjà négatifs du changement climatique aux Philippines, un pays particulièrement vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Aujourd’hui, les Philippines sont confrontées à une situation où un nouveau gouvernement s’est engagé devant les Nations unies à améliorer le bilan du pays en matière de droits de l’homme, mais n’a pas encore tenu ses promesses. Au contraire, un climat d’impunité continue d’alimenter les violations des droits de l’homme et les attaques contre ceux qui défendent la justice. Tant que ce contexte persiste, le Conseil des droits de l’homme ne doit pas fermer les yeux sur les Philippines. Les Franciscains restent déterminés à faire en sorte que ces défis soient portés à l’attention de la communauté internationale.

Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.

Le Sri Lanka est marqué par des tensions et des affrontements ethniques de longue date. Bien que la guerre civile ait pris fin en 2009, le manque de cohésion sociale et l’échec du processus de réconciliation continuent d’alimenter la violence. Pendant les célébrations de Pâques en avril 2019, une série d’attentats-suicides dans trois églises et trois hôtels a tué plus de 250 personnes1, ce qui a ravivé les tensions. La situation des droits humains s’est encore détériorée en raison d’une crise économique qui a déclenché les manifestations de masse (Aragalaya2), qui ont conduit à l’éviction du président Gothabaya Rajapaksa en 2022.  

Dans ce contexte, le père Patrick Perera s’efforce d’obtenir justice, ainsi que la responsabilisation à la suite des violations des droits humains qui ont ébranlé son pays. Nous avons discuté avec lui de l’absence de justice transitionnelle, de l’impact qu’ont eu sur lui les attentats de Pâques, ainsi que de l’appel qu’il lance à la population pour qu’elle s’unisse.  


Pouvez-vous vous présenter et expliquer quels sont les principaux problèmes de droits humains dans votre pays ?  

Je m’appelle Patrick Sujeewa Perera et je suis un prêtre travaillant pour le service de Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC) au Sri Lanka. Ces dernières années, mon pays a été confronté à une grave crise des droits humains, c’est pourquoi je me suis engagé dans des activités de défense des droits de la population. Le premier problème que je vois découle des trois décennies de guerre civile qu’a connues le Sri Lanka entre 1983 et 2009. Compte tenu de l’histoire brutale du pays, de fortes tensions subsistent entre les communautés cinghalaise et tamoule. Dans le même temps, la mauvaise gestion de l’économie par le gouvernement ainsi que la corruption ont entraîné une grave pénurie de carburant et d’autres produits de première nécessité, ce qui a provoqué les manifestations dites d’Aragalaya, auxquelles nous avons participé. Le troisième problème est la fréquence croissante des événements météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations dues au changement climatique, qui sont exacerbées par des projets non durables au nom du développement.  Enfin, les militants des droits humains font l’objet de nombreuses violences.  

 Qu’est-ce qui vous a incité à commencer ce travail et quel est le lien avec votre vocation de frère franciscain ? 

J’ai commencé comme volontaire, mais à l’époque je n’étais pas sûr de ce que je faisais. C’est lorsque j’ai été personnellement témoin des attaques de Pâques et que j’ai vu les restes des personnes à l’intérieur de l’église que j’ai ressenti un profond changement en moi. J’ai réalisé que si certaines personnes pouvaient commettre des actes aussi terribles contre l’humanité, il était de mon devoir de m’y opposer. Même si je ne m’attends pas à vivre dans un monde où il n’y a aucune injustice, en tant que franciscain, je ferai ce que je peux pour la combattre. Même aujourd’hui, lorsque je parle aux Nations unies, je me souviens de cet incident. Non seulement je prie pour les victimes, mais je fais entendre leur voix : Je pense que c’est la raison d’être de ma vocation.  

Que défendez-vous et pourquoi ? 

Nous plaidons en faveur d’une plus grande transparence et d’une plus grande prise de responsabilité du gouvernement, qui a la vie des gens ordinaires entre ses mains. C’est particulièrement important si nous voulons éliminer la corruption dans le système politique. En tant que religieux et militants pour les droits humains, il est de notre devoir de les maintenir sur la bonne voie. Ils doivent savoir que quelqu’un les observe. Je pense également qu’il est important de rappeler aux gens qu’ils ont le pouvoir de changer les choses. Le mouvement de l’Aragalaya a contribué à cela, car les gens ont compris qu’ils avaient le pouvoir de protester et de demander des comptes au gouvernement s’ils étaient unis.  

Dans le cadre de votre travail, vous êtes-vous déjà senti en danger, en particulier lorsque les autorités s’en prennent aux défenseurs des droits humains ?  

Dans le cadre de mon travail sur les attentats de Pâques, on m’a rappelé à plusieurs reprises de faire attention à mes activités, car nous exigeons du gouvernement qu’il rende des comptes et qu’il rende justice. J’ai également participé aux manifestations de l’Aragalaya, où j’ai dû faire face à des attaques au gaz lacrymogène ou à l’eau, mais ceci est assez courant. Même si jusqu’à présent, je n’ai pas reçu de menaces personnelles, je continue à prendre des précautions afin d’éviter d’être pris pour cible.  

 Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?  

Ce dont je suis le plus fier n’est pas quelque chose d’individuel, mais quelque chose que nous avons réalisé en tant que groupe. Après les attentats du dimanche de Pâques, d’autres chefs religieux du diocèse de Colombo, comme le cardinal Malcolm Ranjith, ont demandé une enquête impartiale sur cette attaque, mais cela n’a pas été fait. Après cet échec, le cardinal a voulu porter la situation au niveau international, mais il ne disposait pas de véritables outils ou mécanismes. À cette époque, l’Église catholique sri-lankaise et lui-même se sentaient désespérés, tout comme les victimes. C’est grâce à l’aide de Franciscans International que notre travail de terrain a finalement été porté au niveau international. En tant que Franciscains, nous avons une bonne réputation et nous sommes respectés – c’est un excellent exemple de l’efficacité de l’unité d’un groupe.  

 Comment voyez-vous l’évolution du rôle des Franciscains au Sri Lanka ?   

Nous avons toujours fait du travail caritatif, mais après les attentats de Pâques, nous avons commencé à mobiliser les gens, y compris d’autres groupes franciscains. Depuis lors, nous ne nous contentons plus d’agir seuls, mais nous collaborons avec l’ensemble de la famille franciscaine, comme les Missionnaires franciscains de Marie ou les Frères capucins. Des groupes de la société civile se sont également engagés avec nous, en particulier après l’Aragayala. En outre, nous sommes désormais présents au niveau international, de sorte que si certains groupes n’ont pas nécessairement accès aux Nations unies, nous pouvons les aider en portant leurs préoccupations à ce niveau. Enfin, la prochaine étape consiste à discuter de la manière dont nous continuerons à travailler ensemble en tant que famille et à élaborer des stratégies pour défendre les droits humains. 

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Franciscans International est heureux d’annoncer le lancement d’un nouveau programme régional couvrant l’Europe. Nous sommes convaincus que l’élargissement de notre portée géographique  ajoutera une dimension précieuse à nos efforts aux Nations Unies pour défendre les droits humains et la dignité, promouvoir la paix et exiger la justice environnementale. Le nouveau programme complètera à la fois notre plaidoyer global et le travail déjà effectué en Afrique, dans les Amériques et en Asie-Pacifique. 
 
Les programmes régionaux de FI sont guidés par les besoins des franciscains et de nos partenaires séculiers, qui travaillent sur les questions des droits humains au niveau local et national. S’ils estiment que leur travail peut bénéficier de l’attention des Nations Unies, FI est alors en mesure de fournir l’expertise technique pour développer et mettre en œuvre une stratégie de plaidoyer durable. Au cours des dernières années, les Franciscains de toute l’Europe ont constamment exprimé leur désir de pouvoir également en bénéficier.
 
« Les violations de droits humains se produisent malheureusement partout dans le monde et l’Europe ne fait pas exception », déclare Markus Heinze OFM, directeur exécutif de FI. « Nous assistons quotidiennement à des violations commises à l’encontre des personnes migrantes et des réfugiés. Les intérêts commerciaux européens jouent un rôle essentiel dans les crises climatiques et les conflits violents qui affligent à nouveau le continent. En ces temps difficiles, je suis oarticulièrement reconnaissant que les Franciscains aient mobilisé les ressources qui leur permettront de porter à l’attention de l’ONU les violations dont ils sont témoins et qu’ils documentent en Europe. » 
 
Le poste de coordinateur du programme Europe sera occupé par Eunan McMullan OFM. En tant qu’avocat, ancien directeur des services juridiques du bureau du médiateur de la police d’Irlande du Nord et frère mineur, il apporte une expertise unique à ce poste. Frère Eunan s’en servira pour favoriser l’établissement de nouveaux liens entre les Franciscains européens et les Nations Unies et élaborer les activités de plaidoyer nécessaires. Après avoir élaboré une cartographie des partenaires et des problèmes clés dans divers pays européens, il travaillera au sein de l’équipe de plaidoyer de FI à Genève pour soulever ces préoccupations auprès des mécanismes des droits de l’homme pertinents à l’ONU.  
 
« En cette année 2023, nous, Franciscains, célébrons l’approbation de la Règle de saint François, que nous nous efforçons de suivre pour apporter la paix dans nos cœurs. De même, l’État de droit est nécessaire pour établir la paix entre les peuples et il a été bafoué en de nombreux endroits », déclare Frère Eunan. « L’objectif de ce programme est de rendre visibles les injustices qui se produisent, de promouvoir nos droits humains et de demander réparation aux organismes compétents.

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Les enfants nés aujourd’hui grandiront dans un monde où les anciennes certitudes ne sont plus d’actualité. L’apparition rapide des multiples crises environnementales qui ont commencé avec les générations précédentes signifie qu’ils seront confrontés à des défis profonds et uniques dans notre histoire. Pour faire face à ces problèmes, il est essentiel que les Nations unies reconnaissent l’importance de la voix des jeunes et prennent en compte les intérêts des générations futures, en particulier ceux des représentants des peuples autochtones.

De nombreux jeunes autochtones ressentent cette incertitude de manière encore plus aiguë : ils sont nés dans une situation où leur identité, leur culture, leur langue, leurs terres et leurs connaissances traditionnelles sont menacées depuis des générations et, dans certains cas, sont sur le point de disparaître. Il est donc tout à fait approprié que le thème de la Journée internationale des peuples autochtones de cette année reconnaisse les jeunes comme des agents de changement pour l’autodétermination.

Nous voyons déjà cette nouvelle génération laisser sa marque. Au Guatemala, Franciscans International soutient de jeunes militants autochtones qui ont joué un rôle de premier plan dans la préservation de leurs rivières sacrées – et donc des moyens de subsistance de leurs communautés – contre la destruction par les activités commerciales. Dans certaines communautés des Îles Salomon, les jeunes ont détourné leurs aînés de la tentation de tirer profit des contrats d’exploitation forestière, optant plutôt pour des crédits carbone afin de préserver la forêt tout en générerant des revenus. Ces efforts méritent notre soutien. Toutefois, nous ne pouvons pas nous tourner vers l’avenir sans tirer les leçons de notre passé.

Cette année marque également le 500e anniversaire de l’arrivée au Mexique des « Douze Franciscains », un premier groupe de missionnaires sollicités par Hernán Cortés. Ils ont en partie jeté les bases des sœurs et des frères qui travaillent aujourd’hui à soutenir les personnes en marge de la société, qu’il s’agisse de celles qui vivent dans l’extrême pauvreté, qui sont déplacées ou qui appartiennent à des communautés autochtones. Cependant, nous devons également reconnaître et aborder la réalité selon laquelle certains Franciscains ont participé à l’oppression et à la destruction infligées à de nombreux peuples autochtones.

Les excuses présentées par le pape François en 2022 aux Premières Nations du Canada font partie des étapes importantes de ce processus. La répudiation, au début de cette année, de la « doctrine de la découverte », est un autre symbole important de la réconciliation avec le passé: cette doctrine avait permis pendant des siècles aux explorateurs de coloniser et de revendiquer des terres au nom de leur souverain si elles n’étaient pas peuplées de chrétiens, ainsi que l’exploitation des ressources par des entités étrangères, ce qui, dans certains cas, se poursuit encore aujourd’hui. Dans cette optique, nous devons tenir compte de l’appel du pape à approcher les peuples autochtones « sur la pointe des pieds, en respectant leur histoire, leur culture et leur mode de vie », et réfléchir à la manière de remédier à ces injustices historiques qui leur ont été infligées. 

Aux Nations unies, faire partie de ce processus implique de renforcer l’autonomie des peuples autochtones et d’amplifier leurs voix, plutôt que de parler à leur place. À cette fin, FI aide les défenseurs des droits humains à s’engager dans différents mécanismes de l’ONU, par exemple pour mieux protéger leur droit au consentement préalable, libre et éclairé – un droit qui permet aux peuples autochtones de donner ou de refuser leur consentement à des projets commerciaux susceptibles de les affecter, eux, leurs terres ou leurs ressources. Récemment, nous avons également axé notre travail sur la poursuite de la mise en œuvre du droit à un environnement sain, récemment reconnu, notamment par l’utilisation des connaissances traditionnelles détenues par les peuples autochtones en tant que gardiens d’une grande partie de la biodiversité restante dans le monde.

Plus généralement, cela signifie qu’il faut ouvrir davantage les espaces de l’ONU à une participation substantielle et significative des jeunes, allant au-delà des discussions ou des nominations symboliques. Les problèmes de l’avenir sont là : les générations futures doivent jouer un rôle dans l’élaboration des solutions. Forts des leçons du passé, les jeunes autochtones peuvent en effet être les agents du changement dont nous avons besoin – il nous appartient de les servir et de les aider à remplir ce rôle.

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Aujourd’hui, la Coalition mondiale de la société civile, des peuples autochtones, des mouvements sociaux et des communautés locales pour la reconnaissance universelle du droit à un environnement propre, sain et durable est l’un des lauréats du prestigieux Prix des droits de l’homme des Nations unies 2023.

Franciscans International est fier d’être membre de cette coalition, qui reçoit le prix pour son rôle en faveur de la reconnaissance du droit à un environnement sain par l’Assemblée générale des Nations unies en 2022.

Le Prix des droits de l’homme des Nations unies est décerné tous les cinq ans à un maximum de cinq lauréats. Cette année, c’est la première fois qu’il est décerné à une coalition. Le prix sera remis à New York le 10 décembre, date qui marque également le 75e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Un effort collectif

Cette réalisation n’a été possible que grâce à des efforts inlassables qui ont débuté il y a plusieurs dizaines d’années et qui ont permis à des milliers de personnes du monde entier d’unir leurs forces pour franchir une étape importante : la reconnaissance par les Nations Unies du droit à un environnement propre, sain et durable. Ce prix souligne l’importance de la collaboration pour faire progresser la protection indispensable de notre planète et le respect des droits humains. Seuls, aucune organisation, aucun mouvement, aucune personne n’auraient été en mesure d’atteindre cet objectif. C’est une coalition mondiale diversifiée qui en a fait une réalité.

« La seule façon de parvenir à un environnement sain pour tous est de mener une action soutenue, continue et collective. C’est un encouragement pour nous toutes et tous que les Nations Unies aient décidé de décerner ce prix à une coalition mondiale vaste et diversifiée qui s’est retrouvée unie autour d’un objectif essentiel : préserver notre maison commune en temps de crise. La reconnaissance de ce droit – et avec elle la reconnaissance que la dignité humaine et le monde qui nous entoure sont inextricablement liés – résonne profondément avec la tradition franciscaine ».

Markus Heinze OFM
Directeur exécutif de FI

L’attribution du prix à une coalition diversifiée souligne également la nécessité de protéger les espaces participatifs pour tous. Alors que l’espace civique continue de se rétrécir dans le monde entier, les défenseurs des droits humains dans le domaine de l’environnement sont parmi les plus menacés. Ce prix nous rappelle qu’il est essentiel de respecter ceux qui travaille à mettre la protection des personnes et de la planète au premier plan de l’élaboration des politiques et de la gouvernance mondiale.

Une reconnaissance qui appelle à l’action

Cette annonce intervient quelques jours avant le 28 juillet, date anniversaire de la reconnaissance par l’Assemblée générale du droit à un environnement propre, sain et durable. Depuis lors, des millions de personnes ont continué à subir les effets cumulatifs et accélérés de la triple crise planétaire de la perte de biodiversité, du changement climatique et de la pollution. Une crise exacerbée par des inégalités systémiques et qui contribue à des violations continues du droit à un environnement sain dans le monde entier.

Ce prix souligne que les États doivent redoubler d’efforts pour faire de ce droit une réalité. Il constitue à la fois une reconnaissance et un appel à l’action pour les gouvernements, les entreprises, les institutions et les citoyens du monde entier afin que le droit à un environnement propre, sain et durable soit effectivement garanti et légalement protégé pour que toutes et tous puissent en bénéficier.

« Nous avons déjà vu certains États prendre des mesures pour mieux protéger ce droit à la suite de sa reconnaissance. Il s’agit là de signes encourageants, mais il faut aller plus loin et mener des actions résolues. Avec les membres de cette coalition et nos partenaires locaux, nous continuerons à suivre et à plaider en faveur de la mise en œuvre de ce droit. »

Marya Farah
Représentante de FI auprès des Nations Unies à New York

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Les Amériques sont de plus en plus vulnérables aux phénomènes météorologiques extrêmes. De longues périodes de sécheresse alternées à de fortes pluies et ouragans affectent des millions de personnes. C’est notamment le cas dans ce que l’on appelle le « couloir sec » de l’Amérique centrale, où la pénurie d’eau et l’insécurité alimentaire ont provoqué d’importants déplacements de population.  

Originaire du Salvador, Fray René Flores OFM travaille au Panama sur des questions liées à la mobilité humaine et défend les droits des personnes déplacées dans la région. Nous avons discuté avec lui de ce qui l’inspire dans son travail, ainsi que des racines de son engagement en faveur de la justice sociale.  

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Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre travail ?  

Je suis un frère salvadorien qui a été nommé par la province franciscaine d’Amérique centrale à la tête du bureau JPIC (Justice, Paix et Intégrité de la Création) au Panama. Je suis également membre du comité de plaidoyer du Réseau Franciscain pour les Migrants, pour lequel je travaille à la défense des droits humains et de l’environnement. Cela inclut l’accompagnement des migrants qui traversent la jungle du Darién entre la Colombie et le Panama, ou le Paso Canoas entre le Panama et le Costa Rica. Pour cela, je collabore avec le réseau Clamor, dont l’objectif est de renforcer les organisations ecclésiales d’Amérique latine et des Caraïbes qui accueillent, protègent et intègrent les personnes en situation de migration, de déplacement, ou d’asile, ainsi que les victimes de traite des êtres humains.    

Qu’est-ce qui vous a incité à commencer à travailler sur ces questions et quel est le lien avec votre vocation de frère franciscain ?  

J’ai grandi au Salvador dans les années 1980 et 1990, dans le contexte de la guerre civile. À cette époque, beaucoup ont ressenti l’appel à servir et à changer la réalité du pays, mais cela a eu un prix. De nombreux prêtres, comme Monseigneur Óscar Romero ou Cosma Spessotto, ont été assassinés pour leur engagement à aider les plus vulnérables et à appeler à la paix. Ce fut également le cas pour des frères tués durant la guerre civile au Guatemala et la révolution sandiniste au Nicaragua. J’ai donc commencé mon parcours de frère franciscain dans ce contexte troublé, ce qui m’a poussé et inspiré à m’impliquer dans la justice sociale.  

Quel est le principal défi aujourd’hui ?                                    

Un grand défi que je vois est le danger de l’apathie qui conduit à l’indifférence des gens. C’est le risque de ne pas vouloir s’impliquer ou organiser la transformation sociale parce que le système vous a déjà épuisé et que vous pensez qu’il n’y a rien à faire.   

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier et qu’est-ce qui vous inspire ?   

Le sentiment d’être avec des gens qui vont dans la direction de la transformation sociale, qui croient en Jésus-Christ et qui, en même temps, sont inspirés à travailler à une société plus juste et plus équitable. C’est le fait de marcher dans la foi qui m’inspire le plus pour continuer, et de savoir que la voie franciscaine est appropriée à ce chemin ensemble.  

Quel est votre principal objectif ?  

Renforcer les processus d’organisation et de formation des personnes avec et pour lesquelles je travaille – non seulement les paysans mais aussi l’ensemble de l’Église. Mon but est de pouvoir influencer le peuple panaméen afin qu’il s’engage avec d’autres organisations et d’autres agents pastoraux dans un processus de transformation pour une meilleure défense de la vie et de la création.  

Comment voyez-vous la différence entre le travail caritatif et le travail sur les droits humains, et comment pensez-vous qu’ils se complètent ?  

J’aime l’expression du pape François qui dit que la forme la plus haute de la charité est la politique. En effet, une bonne décision politique peut toucher et bénéficier à de nombreuses personnes. Mais le terme de « charité » ne peut généralement rester qu’un terme d’assistance et d’aide. En ce qui concerne la défense des droits humains, je considère qu’il est préférable de parler de protection de la dignité et de l’intégrité de la vie. Il s’agit de faire en sorte que chaque être humain et chaque créature vivante puisse exister dans cette maison commune, ce qui est possible grâce au travail en faveur des droits humains. 

Pour plus d’informations, consultez notre article principal sur les Franciscains au cœur de la protection des droits humains

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Les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir depuis quelques années, ce qui a déjà entraîné une forte augmentation du nombre de personnes déplacées. Les évènements météorologiques extrêmes tels que les inondations et les ouragans sont de plus en plus fréquents, tout comme les phénomènes à évolution lente, tels que la désertification et l’élévation du niveau de la mer. Ceux-ci ont déjà provoqué des pénuries d’eau, la disparition de surfaces agricoles et autres moyens de subsistance, ainsi que la destruction d’habitations, poussant les populations à se réinstaller à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières de leur pays.   

Lors de son récent dialogue interactif avec le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le rapporteur spécial sur le changement climatique, Ian Fry, a présenté son rapport sur les conséquences des déplacements climatiques sur les droits humains. Il s’agit de la première question couverte par le nouveau mandat depuis sa création en mai 2022, ce qui montre l’urgence de ce problème. Dans son rapport, M. Fry a souligné le manque de protection juridique pour les personnes déplacées par le changement climatique à travers les frontières internationales. Par exemple, elles ne sont pas incluses dans la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés. Bien qu’on les appelle souvent de manière informelle des « réfugiés climatiques », il n’existe en fait aucune définition de ce type en droit international, ce qui exacerbe le risque de violations des droits humains à l’encontre de ce groupe.  

Franciscans International et ses partenaires ont organisé deux événements parallèles sur les déplacements climatiques et un sur la régularisation des migrants, invitant des intervenants des Amériques et de l’Asie-Pacifique à partager leurs expériences et leurs récits avec des experts des droits humains et des diplomates de l’ONU. Ils ont attiré l’attention sur l’impact disproportionné des événements liés au changement climatique sur les groupes vulnérables tels que les femmes, les enfants et les peuples autochtones. Les recherches indiquent notamment que les déplacements induits par le climat ne sont pas un phénomène neutre en termes de genre, les femmes étant 14 fois plus susceptibles d’être tuées que les hommes en cas de déplacement. Elles sont également plus vulnérables aux violences sexuelles, à la traite des êtres humains et au manque d’accès à la santé reproductive.   

Frère René Flores OFM, membre du réseau des Franciscains pour les migrants au Panama, a expliqué les nombreuses façons dont les personnes sont touchées par les événements liés au changement climatique, en particulier dans le couloir sec* d’Amérique centrale. Alors que des années de sécheresse ont entraîné pénuries d’eau et insécurité alimentaire, les ouragans sont également devenus plus violents. En 2020, les ouragans Eta et Iota ont provoqué des inondations et destructions dans toute l’Amérique centrale, touchant des millions de personnes. Ces événements, combinés à l’extrême pauvreté et à la violence, ont entraîné d’importantes migrations transfrontalières.  

Si la perte de ressources liée à la mobilité humaine est importante, les pertes non économiques peuvent également être dévastatrices. Mme Lemaima Vaai, une jeune femme autochtone de l’Église méthodiste de Samoa, a soulevé la question de la douleur émotionnelle et spirituelle liée à la relocalisation. Les communautés du Pacifique sont profondément attachées à leur terre, ce qui entraîne souvent un « sentiment de perte et de déconnexion » lorsqu’elles doivent migrer, ainsi que le risque de perte du savoir ancestral.  

Le révérend James Bhagwan, secrétaire général de la Conférence des églises du Pacifique, a également averti que « les dirigeants du Pacifique ont déjà identifié le changement climatique comme la menace la plus importante pour la sécurité régionale ». En effet, il peut devenir un moteur de conflit pour les terres et les ressources, en particulier avec l’élévation du niveau de la mer qui menace l’existence même de certaines nations. Comme il n’y aurait pas d’endroit où retourner pour ces populations, cela entraînerait des déplacements permanents ainsi que des questions profondes sur la souveraineté étatique.   

C’est le cas de la République de Kiribati, un groupe de 33 îles du Pacifique comptant environ 100 000 habitants, et l’un des petits États insulaires en développement les plus exposés au risque d’engloutissement. FI a soulevé ce cas lors de l’examen périodique universel du pays en 2014, et 2020 pour pousser la communauté internationale à reconnaître et à traiter ce problème.   

Les conséquences du changement climatique devenant de plus en plus graves, il est nécessaire de combler les lacunes actuelles en matière de protection et de disposer d’instruments juridiques et de politiques qui reflètent la situation actuelle. Pour y parvenir, il est essentiel que les décideurs de l’ONU entendent les personnes les plus directement touchées afin de comprendre la réalité sur le terrain.   

FI se joint à l’appel du rapporteur spécial pour une action urgente, en particulier si l’on considère que les conséquences des déplacements induits par le climat ne feront qu’empirer chaque jour où nous n’agirons pas. Avec nos partenaires et nos frères et sœurs franciscains sur le terrain, nous continuerons à plaider pour une approche des déplacements climatiques fondée sur les droits humains, qui garantisse le respect de la dignité de chaque personne.   

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Pour plus d’informations sur le travail franciscain en matière de mobilité humaine, consultez notre publication : « Tearing Down the Walls » et nos interventions aux Nations Unies. 

*« Le ‘couloir sec’ comprend des parties du Costa Rica, du Salvador, du Guatemala, du Honduras et du Nicaragua. Il se caractérise par de longues périodes de sécheresse alternant avec des périodes de fortes précipitations qui affectent gravement les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire de ses 10 millions d’habitants ». 

Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.  

Alors que les débats du Conseil des Droits de l’Homme se terminaient pour la journée dans les bâtiments voisins des Nations Unies, des Franciscains et leurs proches partenaires de divers horizons se sont rendus au bureau de Franciscans International dans la soirée d’été : c’était en effet le moment de faire une pause, de s’unir et de célébrer notre présence et notre travail communs.

L’engagement des Franciscains et de certains de leurs plus proches alliés sur le terrain est au cœur de la célébration. Ils sont venus du Mexique, du Salvador, du Panama, du Sri Lanka et d’Indonésie pour partager à la tribune de l’ONU les préoccupations des personnes migrantes, des personnes déplacées et d’autres victimes de violations des droits de l’homme.

Etaient aussi présents le personnel de FI, les directeurs du Bureau OFM Justice, Paix et Intégrité de la Création, venus de Rome, et des groupes franciscains de Suisse et de France, dans un esprit de fraternité. Une soirée pour rompre le pain, partager des histoires et être inspiré par d’autres.

Alejandra Conde, du refuge franciscain pour les personnes migrantes La72 au Mexique, résume son sentiment :  » Cela a été une expérience qui m’a fait sentir que je faisais partie d’une famille. L’accueil, la convivialité et le partage entre frères et sœurs franciscains m’ont rempli spirituellement et ont fortifié le travail que nous faisons avec le Réseau Franciscain pour les Migrants. Parce que cela a renforcé le sentiment que nous ne sommes pas seuls ».

Au Brésil, l’administration de Jair Bolsonaro (2019-2022) a poussé à l’intensification de l’exploitation minière, y compris sur des terres indigènes protégées. Ces mesures régressives ont accéléré non seulement la déforestation, mais aussi la perte de biodiversité, la contamination des sources d’eau par le mercure, l’insécurité alimentaire et les risques sanitaires pour les populations locales. Depuis l’entrée en fonction du président Luiz Inácio Lula da Silva au début de l’année, le nouveau gouvernement brésilien s’est engagé à expulser les mineurs illégaux des terres indigènes et à apporter une assistance médicale aux populations touchées, en particulier sur le territoire des Yanomamis

Nous avons rencontré le frère Rodrigo Péret OFM, qui vit dans l’État du Minas Gerais, connu pour être « l’entrepôt » des richesses minérales. FI a discuté de son travail sur les violations de l’environnement et des droits humains résultant de l’exploitation minière illégale, et de la façon dont le changement d’administration donne l’opportunité d’obtenir une meilleure responsabilisation des industries extractives, plus récemment par le biais du mécanisme de l’examen périodique universel (EPU) de l’ONU. 

Pouvez-vous vous présenter et expliquer votre travail, en particulier sur les questions minières ?

Je m’appelle Rodrigo, je suis un frère franciscain qui vit dans la ville brésilienne d’Uberlândia, et j’appartiens à la Custodie franciscaine du Sacré-Cœur. Je suis né dans l’État de Minas Gerais, où deux grandes catastrophes minières (2015 et 2019) ont tué au total 291 personnes, détruit les bassins de deux rivières et affecté des milliers de personnes. Depuis, il n’y a pas eu de justice ni de véritable réparation. Depuis les années 1980, je travaille également sur les conflits fonciers et les réformes agraires, car de nombreuses personnes dépendent de la terre pour survivre, que ce soit pour se loger ou se nourrir. J’ai ensuite commencé à m’intéresser aux questions liées à l’exploitation minière car, dans l’État du Minas Gerais, l’extraction de phosphates, de niobium et d’autres éléments a des répercussions importantes sur l’environnement. Il convient de noter que cette région se trouve dans le biome Cerrado, qui couvre 25 % du Brésil et constitue l’un des écosystèmes les plus importants au monde. 

Qu’est-ce qui vous a incité à entreprendre ce travail ? Et quel est le lien avec votre vocation de frère franciscain ?

Mon inspiration vient de François. Lorsqu’il a étreint les lépreux, cela signifiait qu’il étreignait tous ceux qui étaient exclus. Quand je me suis installé dans l’État du Minas Gerais, dans la région du Triângulo Mineiro, je me suis demandé qui étaient les exclus de notre société : ceux à qui je devais dédier ma vie en tant que personne consacrée. Ce n’est pas seulement un travail, c’est aussi un mode de vie. J’ai étudié le génie civil, ce qui m’a aidé à mieux comprendre les questions minières et environnementales, et donc à mieux servir les gens. C’est dans cette perspective que je conçois ma vie, un évangile qui a une dimension sociale et environnementale. 

Selon vous, quels sont les principaux défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui ?

Je pense que le principal défi est de savoir comment nous comprendre dans un monde consumériste. Aujourd’hui, nous parlons de la transition énergétique vers ce que l’on appelle les « énergies propres ». Mais si le lithium et d’autres éléments – métaux et minéraux – sont nécessaires pour développer ces technologies, cela signifie qu’il faut augmenter l’exploitation minière, ce qui va accroître la pression sur les territoires, entraînant davantage de conflits et de destructions. Le deuxième défi est de savoir comment approcher ceux qui souffrent le plus du changement climatique. Parce qu’il n’a pas le même impact partout et sur tout le monde, c’est une question que nous devons aborder. Le dernier défi est de savoir comment construire un nouveau monde à partir de cela, avec plus de respect pour cette planète, la Terre mère, qui nous nourrit et nous gouverne. 

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?

C’est d’avoir compris que Dieu est partout. Même dans l’extrême pauvreté, les gens ont leur propre dignité, et la vie est là. Mais quand les droits fondamentaux sont menacés, il faut travailler avec tous les outils existants, d’où l’importance d’être dans les discussions à l’ONU et au niveau local. Il s’agit également de pouvoir utiliser ces instruments dans une perspective différente, en gardant à l’esprit que la construction de ce que nous appelons le Royaume de Dieu est un processus dans lequel nous devons impliquer différentes personnes. Nous devons nous rassembler pour avoir une voix forte et la faire entendre. 

Comment avez-vous utilisé le mécanisme de l’examen périodique universel (EPU) ? Et pensez-vous que le nouveau gouvernement aura un impact sur son utilisation ?

L’EPU est un processus important car il révèle les obligations des pays en matière de droits humains. Nous avons rédigé un rapport sur les conséquences du mandat de Bolsonaro : c’était un véritable désastre, notamment en ce qui concerne l’économie extractive, le non-respect des lois environnementales et la destruction de l’Amazonie. Nous avons participé aux pré-sessions en août l’année dernière, et les pays ont fait des recommandations au Brésil en novembre. Notre objectif est maintenant de transmettre ces recommandations à la société civile et d’ouvrir la voie à des négociations visant à renforcer la responsabilité des entreprises en matière de droits humains. Pour ce faire, nous devons travailler aux niveaux local et international, en impliquant l’ensemble de la famille franciscaine dans le processus. Il ne sera pas facile de se remettre des dernières années, mais je pense que le nouveau gouvernement de Lula permettra une meilleure mise en œuvre de ces recommandations. Néanmoins, nous aurons besoin de pression internationale afin d’obtenir des changements importants dans la politique du pays. 

Au cours de la dernière décennie, le Brésil a été classé comme le pays le plus meurtrier pour les défenseurs de la terre et de l’environnement. Avez-vous déjà ressenti ce risque ? Et que pensez-vous qu’il faille faire en termes de protection ?

Oui, bien sûr. Comme beaucoup d’autres personnes, j’ai fait l’objet de menaces régulières liées à mon travail et j’ai même été arrêté. Je fais maintenant partie d’un programme de protection. Au Brésil, les défenseurs des droits humains qui s’occupent des questions environnementales sont les plus exposés. Je pense qu’il est important de construire un réseau sur le territoire où les gens se protègent les uns les autres. Mais il est également nécessaire que le gouvernement fédéral mette mieux en œuvre les politiques liées à la protection des droits humains et des défenseurs de l’environnement. Avec le changement de gouvernement, nous disposons désormais de plus de moyens pour y parvenir.

Pour plus d’informations, consultez notre article principal sur les Franciscains au cœur de la protection des droits humains.

Il s’agit d’une traduction automatique. Nous nous excusons pour les erreurs qui auraient pu en résulter. En cas de divergence, la version anglaise fait foi.

Cette année, la Journée mondiale de l’environnement est axée sur le thème de la pollution plastique et sur la nécessité d’accélérer la lutte contre ce fléau. Dans le cadre de cet effort, les Nations Unies ont entamé des négociations en vue de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Il est important de noter que la résolution établissant les négociations demande que l’instrument contienne des dispositions qui encouragent « l’action de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé ». 

Dans une déclaration publiée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, les rapporteurs spéciaux des Nations Unies sur les déchets toxiques et sur l’environnement soulignent l’ampleur du problème : chaque année, le monde produit 400 millions de tonnes de plastique, dont la production repose presque exclusivement sur les combustibles fossiles. Ils avertissent que « le plastique, le microplastique et les substances dangereuses qu’ils contiennent se retrouvent dans la nourriture que nous mangeons, l’eau que nous buvons et l’air que nous respirons. Si tout le monde est affecté par les effets négatifs du plastique sur les droits humains, ce sont les communautés marginalisées qui sont le plus impactées par le le niveau d’exposition à la pollution et aux déchets liés au plastique « .

Franciscans International souligne le rôle du secteur privé dans la pollution plastique ainsi que dans la triple crise planétaire du changement climatique, de la perte de biodiversité et de la pollution à laquelle le monde est actuellement confronté. Nous devons faire face à la réalité : alors que les opérations et les activités des entreprises sont un moteur de cette crise, il n’y a que peu de responsabilité. Au contraire, nos partenaires sur le terrain continuent d’attirer l’attention sur les effets néfastes des activités des entreprises sur leurs communautés, qu’il s’agisse des industries extractives ou de l’élimination des déchets.

« Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, les activités commerciales et la pollution qu’elles engendrent ne connaissent pas de frontières. Les implications négatives de cette situation sur les droits humains ne peuvent être traitées que par un effort collectif de la communauté internationale », déclare Markus Heinze OFM, directeur exécutif de Franciscans International. Nous ne pouvons tolérer une situation dans laquelle les communautés, en particulier dans les pays du Sud, sont d’abord exploitées pour leurs ressources, subissent le poids du changement climatique et sont souvent transformées en “zones sacrifiées” pour les déchets et les polluants. Dans ce contexte, des mécanismes solides et juridiquement contraignants de l’ONU sont essentiels pour un monde juste et vivable ».

Dans cette optique, Franciscans International continue de plaider en faveur d’un instrument juridiquement contraignant de l’ONU visant à réglementer les sociétés transnationales dans le cadre du droit international des droits de l’homme. Si les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies et du Conseil des droits de l’homme reconnaissant le droit à un environnement propre, sain et durable rappellent les principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits humains, il est clair que les États doivent aller au-delà de principes et d’engagements non contraignants. Au contraire, les États doivent remplir leurs obligations en matière de droits humains, prévenir les violations et la dégradation de l’environnement par les entreprises, y compris les entreprises extraterritoriales « domiciliées sur leur territoire et/ou sous leur juridiction »,1 et garantir une réparation appropriée.

En outre, comme l’a noté le Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies, les États violent leurs obligations lorsqu’ils « donnent la priorité aux intérêts des entreprises sur les droits du Pacte sans justification adéquate […] ». Franciscans International attire l’attention sur la présence d’entités commerciales (et d’intérêts) à l’ONU, y compris dans les forums liés à l’environnement, dans le cadre de ce que l’on appelle le « multi-stakeholderism ».2  Les entreprises ne peuvent faire « partie de la solution », comme le soulignent les responsables de l’ONU, que s’il existe une réglementation appropriée et si elles sont tenues pour responsables des violations des droits humains et de la dégradation de l’environnement causées par leurs activités.

En cette journée mondiale de l’environnement, Franciscans International souligne la gravité de la triple crise planétaire et l’urgence de veiller à ce que les résultats financiers des entreprises ne continuent pas à être privilégiés par rapport aux personnes et à la planète.

  1. CESCR, Observation générale n° 24, Para.26
  2. Voir par exemple : COP27 : Sharp rise in fossil fuel industry delegates at climate summit, BBC, 10 novembre 2022; Corporate Capture of the United Nations, ESCR-Net, 11 février 2021.